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Option théâtre : Spectacle l'ivresse des profondeurs

Par admin lyc-kastler-guebwiller2, publié le dimanche 5 novembre 2023 22:31 - Mis à jour le dimanche 5 novembre 2023 22:31
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Photo : Coraline Charnet

Dans le cadre d’un partenariat avec l’Espace 110 d’Illzach focalisé sur l’Iran, les élèves de l’Option Théâtre ont pu découvrir, le 29 septembre, le spectacle L’Ivresse des profondeurs de Sayeh Sirvani, metteuse en scène et marionnettiste.

Née en 1991 en Iran, Sayeh Sirvani intègre les Beaux Arts à l'université de Téhéran, dans la section théâtre de marionnette en 2009. Elle obtient son diplôme de l'École nationale supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières en 2019.

Paroles d’élèves :

« Dans ses premières répliques, Sayeh Sirvani nous dit qu’il faut répéter avec force un mot qui désigne une réalité qui fait peur pour se débarrasser de cette peur… Elle donne l’exemple de l’« orage » : elle  a crié de façon répétée le mot et a pu se libérer de ses craintes. Elle a tenté aussi l’expérience avec le mot « guerre », mais le rituel magique n’a pas opéré… Une façon à la fois touchante et dramatique d’ouvrir le spectacle. »  

« Les bruits de la guerre effraient Shéhérazade, une femme d’aujourd’hui, une mère sur le point de mettre au monde un enfant…Elle fait taire son angoisse en racontant une histoire de son enfance… Pâri, une sirène vivait en harmonie avec l’eau, les algues, les poissons jusqu’au jour où survint une marée noire, l’obligeant à trouver refuge sur terre…Elle troqua son costume de sirène contre une apparence humaine et devint Pârya, livreuse de bidons de pétrole…Dans chaque maison où elle pénétrait et où régnaient la tristesse et la misère, elle apportait un peu de vie et de joie en racontant des histoires… Un beau spectacle sur le pouvoir des histoires. »  

« Le spectacle suggère de façon métaphorique les horreurs du monde et dit, à travers les histoires de Shéhérazade, de Pârya et de Pâri, la nécessité - pour échapper à « l’ivresse des profondeurs » - de parler, de raconter des histoires…Un hommage à la force des mots et de l’imaginaire. »  

« Le talent de Sayeh Sirvani pour créer sur le plateau des personnages différents est impressionnant. Elle nous emporte dans des histoires prenantes, en français et en persan, des histoires qui lient le passé et le présent, qui s’enchâssent l’une dans l’autre créant un effet de mise en abyme vertigineux entraînant le spectateur dans « L’ivresse des profondeurs ». Cet effet est encore accentué par la diffusion de textes enregistrés dans des langues d’Ailleurs… Cette variété de langues souligne la portée universelle du message. »  

« Un spectacle qui marie plusieurs techniques artistiques afin d’offrir aux spectateurs une immersion totale. Sayeh Sirvani, plongée dans la pénombre, qui figure métaphoriquement les « profondeurs », les « noirceurs » du monde, joue avec des lumières variées pour suggérer le tragique ou pour apporter de l’espoir et de la vie. Les changements de costumes, réalisés avec une habileté « magique », font apparaître tout à tour sur le plateau les trois personnages féminins dont Sayeh Sirvani nous conte les histoires, des histoires qui s’entrecroisent, que disent les liens qui les unissent. La bande-son accentue l’immersion du spectateur (bruits d’orage, bruits d’eau, voix narrative…). Des marionnettes de tissu cousues entre elles disent l’importance de l’union et de l’entraide pour faire face aux « monstres » qui obscurcissent le monde…Et pour finir, un chant envoûtant, réplique du chant des sirènes…Mais un chant qui écarte le danger, qui apaise, qui réconforte et qui nous dit que malgré la laideur du monde, il reste de la beauté et de la douceur… »  

« Un spectacle dont la dimension poétique m’a beaucoup plu. Les jeux de lumière et de couleurs y occupent une place centrale et soulignent tantôt la dimension féerique, tantôt la dimension tragique des histoires contées. Les lumières que Sayeh Sirvani tient dans ses mains semblent des lucioles autour d’un feu ; un feu autour duquel on se raconte des histoires. Elles font penser aussi à des cœurs qui vibrent de vie… Car tout en évoquant l’« obscurité » du monde, le spectacle transmet un message d’espoir. A travers les métamorphoses des personnages et les liens établis entre eux, il dit nos capacités d’adaptation, la richesse de ce qui nous a été transmis par les générations antérieures. Il est aussi, par l’impressionnant assemblage de marionnettes donné à voir, un appel à l’humanité et à la solidarité. Un spectacle authentique et sensible. »  

« Ce spectacle m’a beaucoup touchée par sa forme et par les « messages » qu’il fait passer par le biais des histoires contées. La créativité et le talent de la comédienne m’ont emportée dans un autre monde. De plus, le travail sur les lumières et les sons était impressionnant et contribuait à nous plonger totalement dans le spectacle. Le jeu réalisé avec les marionnettes était surprenant ; elles apparaissaient comme par magie sur le plateau. Le chant final qui fait découvrir la voix mélodieuse et angélique de l’artiste nous transporte et clôt merveilleusement le spectacle. On voudrait que ce chant ne s’arrête jamais. … »  

« Un spectacle qui m’a considérablement marquée, qui m’a transportée dans un univers inédit. Emportée dès l’ouverture, il m’a été impossible de détacher mes yeux de la scène, durant tout spectacle. »  

« Un spectacle qui enchante, tant par le fond (les histoires touchantes des trois femmes jouées par Sayeh Sirvani) que par la forme (l’esthétique très travaillée : costumes, lumières, marionnettes). »  

« Un spectacle qui nous fait voyager de façon touchante de la terre à la mer et de la mer à la terre à travers l’histoire de trois femmes.  La musique orientale qui accompagne les récits renforce l’impression de voyager. Sayeh Sirvani multiplie les talents : raconter telle une conteuse, créer des marionnettes, des costumes et en jouer, chanter…»  

« Un spectacle qui plonge le spectateur dans les « profondeurs » de l’imagination, qui touche par des histoires merveilleuses et troublantes qui prennent corps par les costumes et les marionnettes, qui hypnotise par les couleurs, les lumières, les musiques, qui transperce l’âme par le chant intense. »  

« Un spectacle qui transporte le spectateur au cœur de contes profonds à la fois graves et magiques, présentés comme des remparts à « l’ivresse des profondeurs ». Le passage de l’un à l’autre s’opère de façon « magique » par des changements fluides, quasi imperceptibles de costumes et de subtils jeux de lumière. »  

« J’ai été fascinée par l’atmosphère obscure et les changements de couleurs passant du violet au bleu, au jaune…Cela a créé une atmosphère intimiste et douce qui m’a immédiatement plongée dans le spectacle et qui donne l’impression que le temps est suspendu. Les moments de chants étaient tout simplement magnifiques : je n’osais même plus bouger de mon siège tellement la voix de Sayeh Sirvani était vibrante et puissante. Le fait qu’elle ait utilisé le persan, sa langue maternelle, était particulièrement touchant. J’ai pleuré lorsque vers la fin du spectacle, elle a saisi une marionnette et en a fait apparaître plein d’autres, attachées entre elles. La « fresque » ainsi créée, accompagnée de voix d’enfants enregistrées, était très émouvante. Elle manipulait ces poupées avec une délicatesse infinie, comme une mère berçant son enfant…Comme une façon de consoler, réconforter l’humanité entière. Un spectacle d’une grande poésie !»  

« J’ai beaucoup aimé l’aspect poétique et mystérieux des histoires racontées. Le croisement de ces histoires, interrompues, puis reprises, peut dérouter, mais a en même temps quelque chose d’envoûtant…On est maintenu en haleine, on attend la suite avec impatience…Le jeu et la voix très posés, très calmes de Sayeh Sirvani donnent envie que le spectacle se prolonge. »

« Un spectacle qui nous transporte dans un autre monde, loin du présent et de l’agitation… »

Photo : H. Dapremont