Option théâtre : Film Hit the road
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Espace 110 d’Illzach focalisé sur l’Iran, les élèves de Terminale de l’Option Théâtre ont pu découvrir, fin septembre, le film Hit the road de Panah Panahi et échanger avec le réalisateur à l’issue de la projection.
◊ Ce que les élèves ont aimé
- La VOST qui permet, à travers la langue persane, de mieux s’immerger dans l’histoire. ● Le genre du road-movie qui invite à suivre le voyage d’une famille.
- La « construction » du film : la plongée immédiate dans l’action dès l’ouverture du film ; la capacité à maintenir le spectateur en haleine tout au long du film par les non-dits dans les dialogues (raisons du voyage, destination du voyage et issue du voyage) ; la manière dont le film glisse peu à peu de la légèreté à la gravité ; la fin « ouverte » : à chaque spectateur d’imaginer quel sera l’avenir du fils à l’étranger.
- La façon de filmer :
- -le fait que l’histoire se déroule en très grande partie dans la voiture crée une grande proximité avec les personnages
- -l’importance accordée aux gros plans permet d’être au plus près des personnages, d’entrer dans leur tête, leur corps, de percevoir et de partager les sentiments
- -le contraste entre les nombreux plans rapprochés, gros plans et certaines scènes panoramiques filmées à distance avec une ouverture sur l’espace et les personnages apparaissant au loin
- -la façon de filmer les paysages qui donne une impression d’infini, qui renforce l’impression d’inconnu.
- L’action : une situation réaliste et dramatique qui touche le spectateur (une famille qui a visiblement fait d’importants sacrifices financiers pour permettre à un fils de quitter son pays et d’aller vers un avenir meilleur ; la douleur de la séparation et la peur de l’inconnu)
- Les personnages / Les acteurs :
- -le caractère très réaliste de la famille mise en scène, des relations/interactions entre ses différents membres
- -la diversité des caractères des membres de la famille : le caractère décalé du père contrastant avec celui plus terre-à-terre et raisonnable de la mère ; l’énergie débordante de l’enfant de 6 ans contrastant avec la retenue du fils aîné...
- -le décalage entre la gravité de la situation, la tristesse liée à la séparation à venir et l’effort des parents pour conférer au voyage un peu de légèreté par la bonne humeur et l’humour
- -la performance des acteurs et celle remarquable notamment de l’enfant de 6 ans
- Les dialogues : souvent drôles, mais poignants aussi lorsque nous comprenons que le rire est convoqué pour dissimuler la douleur, pour « faire face » ou lorsque les personnages s’autorisent à exprimer leurs véritables sentiments.
- Le cadre géographique : la beauté des paysages, leur caractère contrasté (montagnes, plaines désertes).
- La musique, les chants : ils jouent un rôle essentiel dans le film (contribuent à nous faire voyager, « accompagnent » les émotions, offrent aux personnages des moments de partage et de libération).
◊ L’échange en visio, à l’issue de la projection, avec le réalisateur, Panah Panahi
Photo : Jérôme Bonnet
« Un échange très intéressant qui permet d’obtenir des réponses aux questions qu’on se pose sur le film, de mieux comprendre les intentions du réalisateur (ne pas faire passer un message, mais faire vivre avant tout au spectateur des émotions), de prendre conscience aussi des difficultés rencontrées en Iran pour réaliser des films (censure...). »
« Un moment à la fois très enrichissant par les informations apportées et très agréable par le caractère avenant et passionné du réalisateur. »